Traductions en cours

Musée des Beaux-Arts de Tours

Albrechts BOUTS (école de) - Vierge de douleur

XVe siècle, Peinture à l'huile et dorure sur panneau de chêne, 27 x 21 cm


De manière générale l’œuvre présente un bon état de conservation du support mais sa couche picturale est dans un état moyen. La succession des interventions précédentes altère la lisibilité de la peinture originelle. Le retrait de ces interventions permettra de mettre à jour les accidents de la peinture afin de pouvoir réaliser une réintégration picturale adaptée.

La préparation est plutôt fine et de couleur claire. Elle est visible à travers les usures de la couche picturale, notamment au niveau des mains et du voile blanc de la Vierge.

Lors de l’application des couches colorées, le peintre a travaillé en différentes épaisseurs, selon différentes techniques. Le visage et les mains sont traitées avec une superposition de glacis ; en revanche, la veste bleue possède une matière plus épaisse.

En ce qui concerna la réalisation du fond doré, l’artiste utilise la technique d’accent : il s’agit de réaliser des touches de peinture colorée sur une dorure, ici les touches sont de couleur brun transparent. Ces touches, posées volontairement par l’artiste, permettent de créer une sensation spatiale, par la modulation colorée qui crée la juxtaposition de traits croisés pour les zones d’ombres et de traits verticaux pour les zones de lumière. La feuille d’or semble posée avec une mixtion car à travers les accents on ne remarque pas de polissage ni la présence d’un bol d’origine argileuse. Plusieurs œuvres de cette époque et de l’entourage d’Albrecht Bouts présentent cette même technique pour le traitement du fond.

Sur l’image en réflectographie infrarouge apparaît un dessin sous-jacent. Réalisé à l’aide de matériaux à base de carbone, on identifie au moins deux techniques différentes de réalisation. Une technique sèche, probablement au fusain, a été utilisée pour une mise en place assez sommaire du dessin. Cette technique est assez visible au niveau des mains de la Vierge. Cette première mise en place a été reprise par une technique liquide, réalisée au pinceau caractérisée par des traits plus larges. Elle a été employée pour la réalisation du dessin du visage, des plis du voile de la Vierge ainsi que pour la réalisation des hachures qui indiquent les zones destinées aux ombres au moment de la mise en peinture.

L’image RIR nous montre également des légers ajustements réalisés pendant la mise en peinture. Ils sont visibles au niveau du drapé blanc de la Vierge où la forme des plis a été localement modifiée.

La surface de l’œuvre est recouverte d’une épaisse couche de vernis oxydé et donc jauni, très fluorescence sous UV. Sa fluorescence plutôt verdâtre suggère une résine naturelle. L’œuvre a fait l’objet d’un nettoyage sélectif réalisé lors d’une intervention précédente. L’analyse UV nous a également permis l’identification d’au moins deux campagnes de réintégration picturale réalisées lors d’interventions précédentes.


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