Un enterrement à Ornans, réalisé entre 1849 et 1850, est l’une des œuvres majeures de Gustave Courbet. Inspiré des funérailles de son grand-oncle dans son village natal, le tableau rompt avec les conventions académiques de l’époque en représentant une scène ordinaire à l’échelle monumentale, habituellement réservée aux épisodes historiques ou religieux. Cette approche réaliste, inédite et provocante, a suscité un véritable scandale lors de sa présentation au Salon de 1850-1851.

Courbet utilisait une technique de peinture très expressive : matière épaisse, coups de pinceau appuyés, usage du couteau. Cette audace stylistique, combinée à la grande taille de ses œuvres, rend ses tableaux particulièrement fragiles. Un enterrement à Ornans, exposé aujourd’hui au Musée d’Orsay, présente de nombreux signes de vieillissement : craquelures, soulèvements de matière, pertes d’adhérence entre les couches de peinture dues aux matériaux instables utilisés à l’époque.

À cela s’ajoutent des altérations liées à l’histoire de l’œuvre elle-même. La surface est couverte de vernis anciens, épais et jaunis, qui ternissent les couleurs et en altèrent la lisibilité. Certaines restaurations passées, trop visibles ou inadaptées, nuisent à la cohérence visuelle de l’ensemble et entravent une bonne conservation.

Le projet de restauration actuel vise à rendre à l’œuvre sa force expressive tout en respectant pleinement l’intention de Courbet. Il comprendra plusieurs étapes : nettoyage progressif des vernis et des anciennes retouches, consolidation de la toile et de la matière picturale, et enfin réintégration discrète des zones abîmées pour restituer l’unité de la scène.

Cette restauration, menée au sein même du musée, est ouverte au public. Elle permet à chacun de découvrir les coulisses du travail de conservation, au plus près de l’œuvre et des gestes des restaurateurs.

Durée des travaux :
Montant du marché :
MaÎtrise d’ouvrage :
MaÎtrise d’œuvre :