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Cathédrale de Moulins - Sacristie des Évêques

Maître de Moulins - Triptyque de la Vierge en Gloire

circa 1490-1500, Huile et dorure sur panneau ; cadre en bois peint et doré, 159 x 133 cm et 159 x 66,9 cm


Ce triptyque, réalisée vers 1500, a été commandé par Pierre II de Bourbon et Anne de Beaujeu. Jean Hey, d’origine flamande, s’installe en Bourgogne où il travaille sous la protection des ducs de Bourgogne : Charles de Bourbon puis Pierre II de Bourbon dit de Beaujeu. C’est sous le règne de ce dernier qu’il produit la majorité de son œuvre et peint probablement le Triptyque du Maître de Moulins.

Considérée comme une œuvre majeure de la peinture française, le panneau central représente la Vierge en trône entourée d’anges et tenant sur ses genoux l’Enfant Jésus. La composition est parfaitement symétrique avec la Vierge comme axe médian. Dans la partie supérieure, deux anges soutiennent une couronne d’étoiles au-dessus de la tête de la Vierge et six autres – trois de chaque côté du trône – la regardent. Dans la partie inférieure, deux anges tiennent une inscription latine tirée de l’Apocalypse XII « Hec est illa de qua sacra canunt eulogia sole amicta lunam habens sub pedis stelis meruit coronari duodenis » (« Voici Celle dont les Écritures Saintes chantent l’éloge : enveloppée du soleil, ayant la lune sous les pieds, elle a mérité d’être couronnée de douze étoiles ») et quatre autres regardent la Vierge. Elle est habillée d’un lourd manteau rouge typique des Vierges flamandes. Elle repose ses pieds sur un croissant de lune. Les commanditaires sont, quant à eux, représentés sur les panneaux latéraux avec leur saint patron respectif (saint Pierre et sainte Anne). En position fermée, une Annonciation est représentée en grisaille.

Une restauration fondamentale de l’œuvre a été choisie par le comité scientifique à la suite de l’étude préalable réalisée par notre équipe en 2018-2019. Cette étude nous a permis de comprendre de nombreux éléments historiques de l’œuvre depuis le début du XVIe siècle, sur sa technique d’exécution et son état de conservation. Elle a également permis de vérifier la faisabilité d’un enlèvement des vernis et des repeints de restauration afin de retrouver la couche picturale originale de Jean Hey.

Des tests préliminaires ont été effectués sur la couche picturale. Deux niveaux de nettoyage ont été nécessaires : un pour le retrait du vernis ; un deuxième pour le retrait des repeints anciens sous-jacents. Le premier niveau a permis de voir la technique picturale nivelé par le vernis très épais, de retrouver la tonalité plus froide des panneaux mais également de retrouver un vrai contraste entre les couleur claire et foncée. Le deuxième niveau permettra d’éliminer les repeints qui gênent la lecture de l’image et de réintégrer les lacunes et les usures de manière plus juste.

Si la structure iconographique du triptyque est typiquement flamande, le cadre présente vraisemblablement une influence italienne.

Des sondages sur la cadre ont visé à dégager les strates de dorure du XIXe siècle appliquée sur la dorure originale. Pour réaliser ces tests, un scalpel a été utilisé car il y avait une zone de clivage entre les deux dorures. Il a donc suffi d’humidifier la surface pour ensuite travailler au scalpel. Lors de ces tests, nous nous sommes rendus compte que, sous la dorure du XIXe complètement uni, se trouvait un décor original qui était non seulement doré mais aussi polychrome. En effet, une multitude de couleurs correspondant aux couleurs du panneau (mêmes pigments) ont été découvertes. Le cadre semble alors avoir été traité en continuité avec la peinture, comme un tout.


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