Drapée d’un ample manteau rouge qui capte la lumière dans ses plis profonds, la figure émerge d’un fond brun presque nocturne. La tête, légèrement renversée, se coiffe d’un turban orné d’une gemme ; un fin liseré doré guide le regard vers les yeux, où affleure une mélancolie recueillie. La main posée sur l’accoudoir, ferme et pourtant détendue, ancre la composition dans un espace proche du spectateur. Le clair-obscur, serré et nuancé, modèle la carnation par passages chauds et froids, tandis que les manchettes d’étoffe écrue, gonflées de lumière, offrent une virtuosité tactile qui répond au velouté des noirs et à la vibration du rouge. La peinture convoque la tradition des Sibylles, souvent parées d’atours dits orientaux pour exalter l’exotisme et la majesté.
La restauration a visé à restituer cette présence en agissant d’abord là où l’œuvre en avait le plus besoin. Les lacunes ont été comblées et texturées avec retenue, puis une réintégration chromatique réversible et discernable a rétabli la continuité visuelle sans masquer la patine du temps. L’effort consenti sur le support et la précision de la retouche redonnent aujourd’hui à la Sibylle sa densité lumineuse et son pouvoir d’évocation, dans le respect attentif de la matière originale et de l’intention du peintre.
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