Ce portrait est réalisé à l’huile sur une impression rouge, en demi-pâte et en glacis superposés dans les zones de transition entre ombre et lumière, ainsi que dans les zones de détails des mains et du visage.
De manière générale, la surface était assez encrassée. La crasse semblait être prise sous un vernis de restauration aujourd’hui plutôt oxydé, lui donnant un aspect jaunâtre.
L’examen sous lumière ultraviolette a permis d’observer des repeints récents répartis ponctuellement sur l’ensemble de la surface (tâches sombres sous UV). Ils sont également visibles en lumière directe et sont, pour la plupart, chromatiquement très discordants avec la matière originale.
La surface de l’œuvre était très empoussiérée.
La lecture de l’œuvre était entravée par un réseau de craquelures très visibles répartit sur une grande partie de la surface. Les soulèvements parfois prononcées de la couche picturale mettaient en danger la conservation de la matière originale et nécessitaient une intervention pour stopper le caractère évolutif du phénomène. Enfin, le vernis oxydé, l’encrassement profond et la présence de nombreux repeints gênent l’appréciation de l’œuvre.
Dans un premier temps un dépoussiérage et une résorption des déformations ont été effectués. Un refixage localisé des écailles a ensuite été réalisé avant la phase de nettoyage. Un décrassage a ensuite permis d’améliorer la lisibilité et l’appréciation de l’œuvre. En prévision d’un dévernissage, des tests de solubilité ont été effectués afin de juger de la solubilité des vernis. Ils ont été effectués sur plusieurs plages colorées, choisies afin de pouvoir apprécier la régularité du nettoyage sur des zones présentant des situations conservatives différentes. Le nettoyage a rendu leur lisibilité à de nombreux détails, assourdis par l’encrassement et le jaunissement. Il a également révélé l’état assez lacunaire de la couche picturale, notamment au niveau du bord inférieur. Une couche de vernis a été appliquée sur l’ensemble du tableau, visant à isoler la matière originale. Un mastic a été appliqué pour combler les lacunes de couche picturale : la matière a été structurée avec des spatules et des petites brosses afin d’imiter la surface environnante. Les usures et lacunes ont été reprises par une retouche illusionniste : un repiquage très précis en glacis proche de la tonalité locale, mais plus transparente permet d’obtenir une vibration recréant le lien entre les parties présentant un degré d’usure différent. Le résultat se rapproche visuellement de l’effet d’abrasion naturelle et permet d’éviter une sensation de « surface retouchée ».
Durée des travaux : 5 mois
Montant du marché : 9 450€ HT
MaÎtrise d’ouvrage : Musée des Beaux-Arts de Rennes
MaÎtrise d’œuvre : Guillaume Kazerouni