Traductions en cours

Musée Jacquemart-André

Joshua REYNOLDS - Portrait du colonel Marquis de Granby

XVIIIe siècle, Huile sur toile, 87,8 x 68,5 cm


La couche colorée a été appliquée sur une préparation, elle-même posée sur un encollage naturel. La préparation n’est pas visible ici. La couche picturale est de nature huileuse. Une matière en demi-pâte est présente au niveau du fond. Une matière épaisse a été utilisée pour les rehauts de lumière, sur les carnations, et pour les effets de texture du vêtement et des éléments en métal. Ces empâtements sont particulièrement visibles en lumière rasante, au niveau des visages et des drapés. Il semble que de nombreux glacis soient superposés pour obtenir la couleur et la transparence souhaitée.

Un vernis très épais était présent sur l’ensemble de la surface. Il s’agissait du vernis de restauration puisqu’il recouvrait des repeints et lacunes. Des repeints étaient visibles sous rayons UV. Leur fluorescence plus ou moins importante montrait qu’il y avait au moins deux campagnes distinctes. Le vernis de restauration était très épais, oxydé et hétérogène. Il entravait la lecture des éléments du fond, et jaunissait toutes les plages originellement blanches.

Sous cette dernière couche de vernis, il était possible d’identifier un vernis plus ancien qui avait été partiellement nettoyé. En effet, des résidus oxydés bruns étaient encore visibles dans les aspérités de la surface.

La matière picturale est écrasée, et la trame de la toile remontée à la surface : cette altération de la surface est liée au rentoilage de la toile, pour lequel la pression et la chaleur ont été employées de manière importante.

En revanche, l’état de présentation esthétique de l’œuvre était mauvais.

Les défauts de cohésion de la couche picturale, traduits par les craquelures prématurées larges, sont la conséquence d’un séchage différentiel entre les couches de peinture, entraînant une réticulation anormale de la couche la plus en superficie.

Un dépoussiérage minutieux a été réalisé sur le support et la couche picturale. En prévision d’un dévernissage, des tests de solubilité sont effectués afin de juger de la solubilité des vernis, sur plusieurs plages colorées choisies, afin de pouvoir apprécier la régularité du nettoyage sur des zones présentant des situations conservatives différentes, comme sur les chancis de couche picturale.


Durée des travaux : en cours 
Montant du marché : 8 722,50 € HT
MaÎtrise d’ouvrage : Institut de France
MaÎtrise d’œuvre : Pierre Curie