La couche colorée a été appliquée sur une préparation double de couleur claire, elle-même posée sur un encollage naturel. La couche picturale semble être de nature huileuse. Une matière en demi-pâte est présente au niveau du fond. Une matière épaisse a été utilisée pour les rehauts de lumière, sur les carnations, et pour les effets de texture du vêtement et des éléments en métal. Ces empâtements sont particulièrement visibles en lumière rasante, au niveau des visages et des drapés. Il semble que de nombreux glacis soient superposés pour obtenir la couleur et la transparence souhaitée.

Un vernis très épais était présent sur l’ensemble de la surface. Il s’agissait du vernis de restauration puisqu’il recouvrait des repeints et lacunes. Nous pouvions suspecter la présence de restes de vernis d’origine : Joshua Reynolds vernissait ses tableaux quelques temps après leur achèvement, avec une résine mastic diluée dans de la térébenthine.

Des craquelures prématurées larges, un réseau de craquelures d’âge ainsi que des zones boursouflées, des lacunes de matière et micro-lacunes étaient observables sur la couche picturale. La matière picturale est écrasée, et la trame de la toile remontée à la surface.

Le vernis était très épais, oxydé et hétérogène. Il entravait la lecture des éléments du fond, et jaunissait toutes les plages originellement blanches. Sous cette dernière couche de vernis, il était possible d’identifier un vernis plus ancien qui avait été partiellement nettoyé. En effet, des résidus oxydés bruns étaient encore visibles dans les aspérités de la surface.

Un dépoussiérage du support et de la couche picturale est effectué sur l’ensemble du revers, châssis et de la surface. En prévision d’un dévernissage, des tests de solubilité sont effectués afin de juger de la solubilité des vernis. Les tests ont consisté à mesurer la polarité du vernis. Les tests sont effectués sur plusieurs plages colorées choisies, afin de pouvoir apprécier la régularité du nettoyage sur des zones présentant des situations conservatives différentes. Le nettoyage a été étendu à l’ensemble de la composition et a rendu leur lisibilité à de nombreux détails, assourdis par l’encrassement et le jaunissement.

Durée des travaux : en cours 
Montant du marché : 8 925 € HT
MaÎtrise d’ouvrage : Institut de France
MaÎtrise d’œuvre : Pierre Curie