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Musée des beaux-arts d’Orléans

ANONYME - Portrait de Paul d’Égine

1640 , Huile sur toile, 79,8 x 66,8 cm


Avant sa restauration la toile était tendue sur un panneau aggloméré au moyen de nombreuses agrafes. A gauche, à droite et en haut, la composition semblait intacte, car les bords présentaient des « guirlandes de tension ». Seule la partie inférieure a été entamée, le bord de la toile révélant un découpage assez grossier. La face était couverte d’un papier de chanvre, mis en place avec une colle naturelle.

La toile est affectée de lésions et de lacérations nombreuses et importantes en divers endroits, qui attestent d’anciennes pliures et de manipulations, visibles en tous sens. Une petite déchirure est visible en partie haute. Les bords, fragilisés, présentent des lacunes de toile, là où les fibres de toile sont cassantes et oxydées.

L’œuvre n’est pas vernie, elle est couverte de crasse ainsi que de corps étrangers.

Il était fondamental de rétablir la tension et la stabilité du support, nécessitant une opération de doublage. Concernant la couche picturale, une intervention de décrassage et de vernissage était souhaitable pour rendre à l’œuvre toute sa lisibilité.

En accord avec les responsables de l’œuvre, il apparaissait important de restituer une architecture en trompe l’oeil en partie basse de l’œuvre, pour rétablir l’unité entre les toiles de la série de portraits. En effet le portrait de Paul d’Égine fait partie d’une série de portraits de 16 peintures sur toile représentant des médecins ou chirurgiens provenant du centre hospitalier régional d’Orléans, qui présentent toutes un décor de ce type. Après concertation avec le musée, le choix s’est porté sur la reproduction d’un trompe l’oeil existants, celui du Portrait de Jacques Demarque.

Une fois le papier de chanvre retiré de la surface de l’œuvre, des tests de nettoyage ont été réalisés afin de choisir la méthode plus adaptée. L’objectif de ces tests était de vérifier la solubilité des matières grisâtres et des taches en surface.

La toile a été déposée du panneau aggloméré, après le retrait des agrafes. Le revers de l’œuvre a été dépoussiéré, une consolidation générale a été effectuée afin de résorber la pulvérulence et d’éviter l’apparition de soulèvements dans le futur.

Une toile de doublage synthétique a été tendue sur un bâti de travail puis posée en contact avec le revers de l’œuvre. Le scellage des deux surfaces (toile originale et toile de doublage) a été effectué avec un traitement sous vide d’air combiné. Le cartouche en partie basse de 23 cm a été intégré, imitant la texture du support original.

Les lacunes dans les accidents de toile ont été mastiquées, une couche de vernis intermédiaire a ensuite été posée afin d’accueillir la retouche. Une retouche de type illusionniste a ensuite été effectuée. Une protection finale a ensuite été appliquée par vaporisation. Après intervention la toile a été remise en tension sur un châssis neuf à l’aide de pinces à tendre.


Durée des travaux :  12 mois 
Montant du marché :  4 400€ HT
MaÎtrise d’ouvrage : Musée des Beaux-Arts d’Orléans
MaÎtrise d’œuvre : Olivia Voisin