Ce Portrait de jeune homme représente un jeune homme, légèrement tourné vers sa droite. Il porte un habit rouge et une toque noire.
La mise en œuvre de la couche picturale suit les étapes traditionnelles du XVe siècle. Une préparation blanche est visible au niveau des lacunes de peinture. La peinture est très fine, quelques coups de pinceau sont visibles au niveau des cheveux et des yeux.
L’observation de la couche picturale en lumière rasante permet d’identifier la mise en œuvre de la composition peinte : les cheveux ont été exécutés après les carnations, mais avant le fond.
Les vestiges d’un vernis ancien sur l’ensemble de l’œuvre sont observables. Même s’il était courant de vernir les peintures au XVe siècle avec un mélange oléo-résineux, il ne peut s’agir ici du vernis original, puisqu’il se situe dans le fond des craquelures. Il s’agirait donc plutôt des restes d’un ancien vernis de restauration.
De nombreuses lacunes de couche picturale étaient présentes sur la surface. Elles étaient notamment localisées sur les carnations mais également dans le fond. Des lacunes de préparation, laissant apparaître le support, étaient visibles le long des fissures du bois.
Il convenait de réaliser une consolidation locale des galeries d’insectes et de réaliser des bouchages pour renforcer la cohésion du support dans les zones les plus fragilisées après collage des fentes.
L’œuvre a fait l’objet de plusieurs campagnes de restauration. Un nettoyage sélectif est visible sous lumière ultraviolette. Des repeints sont également visibles. Ils sont aujourd’hui désaccordés par rapport à leur environnement chromatique. Le vernis de restauration est oxydé et hétérogène.
Une dépoussiérage et un décrassage ont permis d’enlever les particules de crasse adhérentes à la surface de l’oeuvre, et ainsi avoir un meilleur accès au vernis et aux repeints. Des tests de solubilité ont été effectués afin de juger de la solubilité des vernis et du rendu esthétique recherché. Ils ont permis de sélectionner la polarité du mélange de solvant la plus adéquate, offrant contrôle de l’action et efficacité sur le substrat visé. Le nettoyage a été étendu à l’ensemble de la composition.
Les interventions sur le support ont eu lieu après le refixage des soulèvements et dégagement des mastics et repeints le long des fentes.
Les lacunes ont été mastiquées et la réintégration a pu y être apposée. L’intégrité visuelle de l’oeuvre a été restituée en réintégrant de façon illusionniste. L’oeuvre étant très lacunaire et chaotique, la réintégration a veillé à intégrer au mieux les lacunes et usures tout en respectant le motif original et les traces de vieillissement inéluctable que l’oeuvre connaît actuellement. Un vernis de protection a unifié l’aspect de la peinture en lui conférant une surface satinée, qui met en valeur toute la finesse et l’éclat de la matière originelle.
Durée des travaux :
Montant du marché : 12 516 € HT
MaÎtrise d’ouvrage : Institut de France
MaÎtrise d’œuvre : Pierre Curie