Cette œuvre représente Mars et Vénus au centre, appuyés sur un traversin, découverts par Apollon sur son char dans l’angle supérieur dextre. Mars, encore coiffé de son casque, a retiré son armure visible au premier plan à dextre. Cupidon assiste à la scène, tenant une flèche et son arc.
Le tableau était dans un état de conservation très endommagé qui ne permettait pas une bonne lecture de la composition.
De nombreux soulèvements de couche picturale ont été observés sur l’ensemble de la surface. Des pertes de matière, conséquentes aux soulèvements, étaient présentes.
Le cliché ultraviolet a permis de mettre en évidence l’accumulation de matériaux non originaux en surface, composée de plusieurs couches de vernis de nature et d’époque différentes. Différentes campagnes de repeints ont concerné les usures et les lacunes de la couche colorée. Sur les clichés ultraviolets et en réflectographie infrarouge, on différencie au moins trois campagnes de repeints différents, la plus récente étant conservée sur la couche de vernis superficielle.
Une étape de refixage a rendu possible la phase de nettoyage sans risque pour la matière.
Une première phase de nettoyage a été fondamentale dans la définition du protocole de restauration. Les tests ont concerné différentes plages colorées afin d’apprécier la régularité de l’amincissement sur des zones ayant une épaisseur de vernis différente entre elles. Afin de mettre en œuvre ces tests, plusieurs facteurs-clefs ont été préalablement évalués : le degré de cohésion de la couche picturale, sa compatibilité avec l’eau, avec les solutions aqueuses et/ou les solvants, sa solidité mécanique ainsi que les possibilités de mise en œuvre envisageables. Un premier niveau de dévernissage a permis de retirer la couche superficielle de vernis très jaunie grâce à un mélange Ethanol 60% Ligroïne 40% (LE6). Ce nettoyage s’est finalement étendu à la majeure partie de la surface. Les parties sombres de l’arrière-plan, notamment dans les ombres des arbres ou dans le ciel, ont, quant à elles, étaient nettoyées à l’aide d’un mélange Ligroïne 60% Ethanol 40% (LE4).
Une seconde phase de nettoyage a été nécessaire au niveau des repeints plus anciens conservés sous les couches de vernis. Cette fois, il a été choisi de mettre en gel l’alcool benzylique dans une base d’émulsion aqueuse de pH basique. Ce gel a été rincé avec un mélange de Ligroïne et d’Alcool en proportions égales.
Enfin, une révision générale du nettoyage et l’homogénéisation des couches de vernis et des repeints ont été réalisées avec les deux mélanges de référence : LE4 et LE6.
Un vernis préalable à la réintégration a été appliqué au spalter. La résine Dammar a été choisie en raison de ses qualités esthétiques, de compatibilité avec la peinture et le niveau de saturation souhaité.
Les trous d’envol de la couche picturale ont été bouchés en profondeur et un masticage superficiel des cavités circulaires a ensuite été réalisé. Les lacunes, ont, pour leur part, été mastiquées avec le Modostuc®. Le mastic a fait l’objet d’une stricte imitation de surface de la morphologie superficielle de la couche colorée avoisinante afin de ne pas créer de distinction visuelle trop importante entre les zones de réintégration et l’œuvre originale.
La réintégration illusionniste a semblé être la plus adaptée pour rendre à l’œuvre lisibilité et cohérence esthétique.
Une protection finale a été appliquée par pulvérisation afin de réaliser une couche de protection homogène.
Durée des travaux : En cours
Montant du marché : 19 450 € HT
Maîtrise d’ouvrage : Château de Fontainebleau