Marguerite de Navarre, née Marguerite d’Angoulême, est la sœur de François Ier. Surnommée « la perle des Valois », elle est ici représentée accompagnée de son chien, laissant ainsi apparaître sa main droite, un choix peu commun pour ce type de portrait.
La peinture est effectuée à l’huile sur une préparation claire. Le portrait est peint en demi-pâte et est ponctué de rehauts pour les détails (fourrure, col blanc et pelage du chien).
L’examen en réflectographie infrarouge révèle un dessin sous-jacent réalisé avec un médium sec, à base de carbone. Le dessin résulte de la combinaison de deux techniques :
- Les contours généraux de la figure ainsi que les traits du visage ont vraisemblablement été reportés d’un carton préparatoire. Il semble que ce report de dessin ait été effectué grâce à un calque.
- L’artiste a précisé les volumes et les détails à main levée.
Un repentir est visible : une bague avait initialement été dessinée à l’index de Marguerite d’Angoulême, elle ne subsiste pas dans la version peinte.
La couche picturale se caractérise par une matière fine et translucide au modelé estompé. La palette, très limité, se compose principalement de blanc de plomb, de noir, de terres et d’ocres.
La surface peinte était protégée par un épais vernis oxydé non original dont la teinte jaune altère la perception des couleurs. De nombreux repeints ponctuels modernes sont visibles sous UV, mais aussi en lumière directe tant ils sont mats. Enfin, l’œuvre est très empoussiérée et encrassée.
Un dépoussiérage minutieux sur l’ensemble du panneau a été effectué (face et revers). Un décrassage a permis d’enlever les particules de crasse adhérente à la surface de l’œuvre et d’avoir un meilleur accès au vernis et aux repeints. En prévision d’un allègement du vernis, des tests de solubilité ont été effectués afin de juger de la solubilité des vernis et du rendu esthétique recherché. Les tests ont été élargis à l’ensemble de la composition. Ce nettoyage a éliminé des petits dépôts bruns accumulés dans les creux de la surface peinte. Il a par ailleurs révélé la finesse d’exécution du tableau. Les micro-lacunes ont été mastiquées et l’intégrité visuelle de l’œuvre a été restituée en réintégrant de façon illusionniste. Les lacunes et les usures ont été restituées au ton avec des repiquages très précis en glacis proche de la tonalité locale.
Durée des travaux : 4 mois
Montant du marché : 3 090 € HT
MaÎtrise d’ouvrage : Institut de France Domaine de Chantilly – Fondation d’Aumale
MaÎtrise d’œuvre : Mathieu Deldicque