Traductions en cours

Collection privée

Artemisia Gentileschi - Madeleine pénitente

Huile sur toile, 101,5 x 173,5 cm


Marie Madeleine est ici représentée en pied, enveloppée dans une robe jaune/dorée, couvrant généreusement ses genoux, mise en valeur par les couleurs contrastées de la tunique ainsi que par le pied rugueux aux ongles sales qui dépasse de la robe, faisant d’elle le point focal du regard du spectateur. Assise dans un moment de méditation et de prière, les joues rougies, Madeleine tourne son visage vers sa gauche, au moment de sa transition : au premier plan, un crâne repose sur un livre posé sur une surface rocheuse, symbolisant le renoncement à une vie de péchés.

La couche picturale est exécutée sur une préparation rouge-brune homogène et relativement épaisse sur l’ensemble de la surface. L’œuvre est peinte avec une technique à l’huile. La matière est utilisée en demi-pâte et on relève l’utilisation d’empâtements au niveau des rehauts de lumière.

L’état de présentation de la couche picturale était médiocre. La principale altération résidait dans les matériaux non originaux qui la recouvraient.
L’observation de l’œuvre sous ultraviolets permet de distinguer au moins deux couches de vernis ; leur fluorescence jaune-verdâtre permet de supposer l’utilisation d’une résine naturelle. L’oxydation plus ou moins importante des vernis a provoqué la perte de transparence et le jaunissement de leur aspect, augmentant l’aspect irrégulier de la peinture.

La surface a fait l’objet de différentes campagnes de retouches masquant des lacunes, des griffures et des usures. Les retouches étaient par endroit débordantes et leur aspect altéré.

Des transparences accrues étaient très visibles sur la tête de l’ange et dans la robe de la Madeleine. Celles-ci sont provoquées par le vieillissement du film polymérique qui perd de son opacité. Ce phénomène révèle la présence d’une autre composition réalisée avant celle qui est visible actuellement. La réflectographie infrarouge de l’œuvre a permis de confirmer cette hypothèse mettant en évidence les modifications de composition réalisées par l’artiste.

Les principales problématiques de restauration résidaient dans l’accumulation de matériaux non-originaux sur la surface de l’œuvre.

Un décrassage préalable à l’opération de nettoyage a été nécessaire. Les tests de nettoyage ont concerné plusieurs plages colorées afin de pouvoir apprécier la régularité du nettoyage sur des zones présentant une épaisseur de vernis différente entre elles. Il a été préférable de réaliser un nettoyage plutôt qu’un simple allègement afin de retrouver une surface homogène.

Les lacunes ont été comblées à l’aide d’un mastic vinylique. Ils reproduisent la texture de la toile et la continuité de certains empâtements. Une réintégration illusionniste a été choisie pour les lacunes. Les usures ont été repiquées avec un glacis proche de la tonalité locale afin de rétablir la lisibilité de la zone concernée. La réintégration a été réalisée avec une gamme spécifique de couleurs pour la restauration.


Durée des travaux : 6 mois
Montant du marché : 6 800€ HT
MaÎtrise d’ouvrage : Collection privée 
MaÎtrise d’œuvre : Collection privée