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Musée du Louvre

Giuseppe Arcimboldo - Les Quatre Saisons

1573, Huile sur toile, 76 x 63,5 cm


La série des Quatre Saisons, conservée au musée du Louvre depuis leur acquisition en 1964, fait partie des « têtes composées », considérées comme les créations les plus originales de Giuseppe Arcimboldo.

Chaque tableau présente un portrait de profil composé de fruits, légumes et plantes en rapport avec la saison concernée :

  • Le Printemps: représenté par l’image d’une jeune femme composée de plus de 80 espèces de fleurs ;
  • L’Été: représenté par l’image d’une femme plus âgée, composée de fruits et légumes. Ce portrait est le seul de la série à porter la signature de l’artiste et l’année 1573 figurant respectivement sur le col et l’épaule de la veste ;
  • L’Automne: représenté par un homme dont la tête et le cou sont également composés de fruits et légumes de saison ;
  • L’Hiver: représenté par un vieil homme, composé principalement par un tronc d’arbre et de feuillage. Un citron et une orange sortent du col de la figure, les agrumes étant les seuls fruits d’hiver en Italie.

Cet ensemble ne serait pas la première série peinte par l’artiste. Arcimboldo aurait, en effet, réalisé plusieurs versions de ces œuvres. La série du Louvre serait la troisième dans l’ordre chronologique.

Les quatre tableaux présentent la même technique d’exécution et des altération similaires.

À peu de choses près, les mêmes interventions de restauration ont été pratiquées précédemment sur les quatre œuvres de la série, sauf « L’Automne » qui a subi une intervention récente de rentoilage. Chaque tableau a été agrandi d’environ 4 cm à la fois sur le côté vertical, devant le profil, et sur le côté horizontal inférieur ou supérieur.

La peinture des quatre œuvres est appliquée sur une préparation composée de deux couches superposées. La première, de coloration plutôt claire, a été appliquée en diagonale, en partant du haut à droite vers le bas à gauche. Une deuxième couche très fine, de coloration plutôt rougeâtre, est perceptible à travers les craquelures de la couche picturale.

La peinture originale est appliquée, de manière générale, avec une matière fluide. Pour certains détails, comme les lumières au niveau des fleurs et des fruits ou encore des vestes des personnages représentant L’Été et L’Hiver, la matière est légèrement en demi-pâte. Un réseau de craquelures très fin et arrondi est visible sur l’ensemble des œuvres, suggérant l’utilisation d’un liant à l’huile.

Les images RIR des quatre tableaux révèlent comment Arcimboldo a mis en place les différentes compositions pendant la phase picturale. Il est possible de comprendre que le fond a d’abord été peint en laissant l’espace dédié aux figures en réserve.

Deux campagnes d’intervention antérieure semblent correspondre aux deux agrandissements. D’autres interventions picturales sont visibles sur l’ensemble des œuvres. Entre autres, une intervention de réintégration caractérisée par une matière assez épaisse, débordante et altérée située dans le cou de L’Hiver et sur le col de la veste du Printemps. Plusieurs autres interventions, plus récentes, sont visibles sous lumière ultraviolette et en lumière directe.

De manière générale, l’état de conservation structurelle des couches picturales originales des œuvres est plutôt bon, mis à part quelques soulèvements visibles, en lumière rasante, au niveau des frises fleurs/feuilles.

Comme constaté précédemment, si l’état de conservation des œuvres est structurellement plutôt stable, leur aspect esthétique n’est, en revanche, pas satisfaisant. La superposition de plusieurs campagnes d’interventions successives, désormais chromatiquement altérées, occulte la matière picturale originelle, en empêchant son appréciation. Par conséquent, le nettoyage sera l’opération clé de cette intervention. Il permettra certainement de retrouver une surface plus homogène et une polychromie plus proche de celle choisie par Arcimboldo sur l’ensemble des œuvres.


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