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Musée Jacquemart-André

Antoine VAN DYCK - Le Temps coupe les ailes de l’Amour

circa 1627, Huile sur toile, 114 x 183 cm


Cette œuvre met en scène le Temps, représenté par un homme d’un certain âge à la barbe et aux cheveux grisonnants, doté d’une grande paire d’aile. Ce dernier maintient fermement l’Amour qui se débat sur ses genoux (un putti ailé), afin de lui couper les ailes. La scène est située dans un paysage arboré, dont la lumière suggère la lueur du soir. Une grande faucille noire jonche le sol, aux côtés du carquois, des flèches et de la besace de l’Amour ainsi dépossédé.

L’œuvre est peinte sur une toile tissée en armure simple avec des fils moyennement épais. Elle a été rentoilée à la colle de pâte traditionnelle sur une toile de trame similaire, mais de tissage plus fin et serré. Le support se trouve dans un état de conservation relativement correct.

La couche picturale huileuse est appliquée sur une couche préparatoire grasse, de couleur ocre clair. La couche colorée est appliquée en demi-pâte onctueuse sur la majeure partie des éléments. L’arrière-plan est, pour sa part, brossé avec une certaine finesse de couche colorée. Les rehauts clairs et certains détails sont effectués avec quelques empâtements.

La couche picturale est parcourue par divers réseaux de craquelures : mécaniques, prématurées, en « escargot » et des craquelures de tension. On observe par ailleurs des pertes d’adhésion ponctuelles. Les bords des craquelures sont ponctuellement soulevés. Des soulèvements sont également visibles aux abords des déformations et des déchirures. Ces altérations ont ponctuellement provoqué des microlacunes.

Une couche de vernis très altéré recouvre l’ensemble de la surface désormais jaunâtre et assombrie en raison de l’oxydation naturelle des résines successives. L’observation de l’œuvre sous ultraviolets permet de mettre en évidence l’hétérogénéité de cette couche : coulures, surépaisseurs, traces de spalter… Une résine triterpénique (de type mastic ou dammar) recouvre l’ensemble de la surface ; elle est caractérisée par sa fluorescence vert laiteux. On distingue deux ou trois campagnes, situées à différents niveaux de la stratigraphie et réalisés avec des matériaux distincts. Ces retouches confèrent à l’œuvre un aspect chaotique en raison de leur discordance chromatique et des rechampis important suggérés par la fluorescence aux UV.

Les tests ont été réalisés et la restauration va pouvoir suivre son cours.


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