Les deux œuvres, Le Mois de Septembre et Le Mois de Mars, exécutées par Noël Coypel, appartiennent à une même série. Leur création est donc liée, de même que leur histoire matérielle.
Le support des deux tableaux est une toile tendue sur un châssis de restauration à clés pourvu de traverses en croix. Le support d’origine est une toile de forme ovale. La transformation du format est postérieure à 1824, date à laquelle les dimensions 135 x 107/102 cm sont décrites dans l’inventaire Blanc (archives du château de Versailles). La toile est, pour les deux œuvres, composée de deux lés cousus en point de surjet. Cette couture est visible par la face en lumière rasante. Elle est située en partie supérieure pour Le Mois de Mars et semble présente en partie inférieure pour Le Mois de Septembre.
L’ensemble du revers de la toile est enduit d’une peinture grise certainement à l’huile. Les bords de tension du châssis, sur lesquels la toile de rentoilage est fixée, sont recouverts d’un papier de bordage, ce qui ne permet pas de savoir si les pourtours de l’ovale original ont fait l’objet d’incrustations de toile par-dessus le rentoilage ou si la toile de rentoilage est simplement mastiquée à ces endroits-là.
Le châssis est en bon état de conservation. La tension générale est en revanche à revoir : des déformations sont présentes sur les deux tableaux, notamment au niveau des angles, où les déformations en vague sont devenues rigides.
La composition a été au préalable défini par un dessin préparatoire que nous pouvons apprécier sur la réflectographie infrarouge. Celui-ci apparaît faiblement, certainement à cause de la préparation rouge qui absorbe les rayons infrarouges. Sur la réflectographie, nous pouvons surtout remarquer des repentirs :
- Sur Le Mois de Septembre, le pied gauche du personnage a été ajusté, le bout de son aile droite agrandi, et quelques plis du drapé ont été légèrement ajustés.
- Sur Le Mois de Mars, la jambe du personnage allégorique a été déplacée ainsi qu’un élément (nuage ou mouton ?) à sa droite.
La peinture appliquée sur les agrandissements est posée sur un enduit épais et lisse, qui occulte la trame de la toile de rentoilage sur la face. L’aspect de surface est donc assez différent de celui de la peinture originale. La peinture sur ces ajouts de toile est effectuée à l’huile sur une préparation de couleur grise. Elle est appliquée en demi-pâte et possède des rehauts dorés à la mixtion ou en or coquille.
La couche picturale présente des altérations d’ordre mécanique : réseau de craquelures d’âge généralisé, craquelures en écharpe, craquelures rectilignes, craquelures prématurées. Nous constatons également quelques micro-lacunes et usures de la couche picturale. L’aspect jaune de la surface est lié à l’oxydation du vernis visiblement synthétique (fluorescence bleuâtre sous UV). Des repeints désaccordés avec leur environnement chromatique sont visibles en lumière directe. Des repeints plus anciens apparaissant bruns sous UV semblent également présents sous le vernis de surface, de manière très débordante, certainement posés en jutages. Les repeints sont particulièrement abondants sur Le Mois de Septembre.
Un dépoussiérage de la face et du revers a été effectué. Un décrassage préalable à l’opération de nettoyage a permis de retirer les particules de crasse agglutinées en surface de l’œuvre. Les tests de nettoyages ont permis de valider la faisabilité du retrait du vernis de restauration, des repeints discordants et des résidus de résine oxydés. Une fois ce protocole de tests établi, le nettoyage a été étendu à l’ensemble de la composition.
Le support a été déposé, la restauration suit son cours.