Traductions en cours

Musée des Beaux-Arts de Dunkerque

Jean DE REYN - Le Martyre des quatre saints couronnés

1649, Huile sur toile, 296,7 x 241,2cm


L’état de conservation du support de l’œuvre était relativement mauvais. Pour assurer la stabilité de l’œuvre, il a été nécessaire de reprendre l’adhésion du rentoilage de manière ponctuelle, au niveau des décollements. Le châssis, sommaire et altéré, a été renforcé au niveau des assemblages et consolidé pour assurer la bonne protection de la toile.

La couche picturale était assez usée. Les principales altérations étaient d’ordre esthétique et concernaient la restauration ancienne du tableau. On pouvait noter, en particulier, la présence de deux campagnes de repeints successives ; la première campagne, à la fluorescence ténue sous ultraviolets, située sous le vernis ; la seconde, apparaissant opaque sous ultraviolets, plus récente et se situe au-dessus du vernis. Ces repeints, très débordants, camouflaient les usures de la couche picturale et les lacunes.

Sur la toile originale, une préparation blanche assez fine a été appliquée. Elle était visible au niveau des micro-lacunes de la couche picturale. Le peintre semble avoir posé une couche d’impression à l’huile, dont la couleur peut avoir varié selon les zones : du brun sous les couleurs claires ; de l’ocre sous les couleurs foncées. Cette impression était notamment visible au niveau des usures et des craquelures de la couche picturale.

Un vernis de restauration oxydé modifiait notre perception des couleurs originales.

La couche picturale présentait un état de conservation moyen : elle paraissait en général assez stable malgré quelques zones en léger soulèvement ; et son état de présentation n’était pas optimal car l’image est brouillée par les matériaux ajoutés lors des deux campagnes de restauration. Ces anciennes interventions rendaient un aspect global hétérogène, et entravent l’appréciation esthétique du tableau.

Des tests de décrassage et d’amincissement du vernis ont été réalisés. Les tests ont concerné plusieurs plages colorées afin de pouvoir apprécier la régularité de l’amincissement sur des zones présentant une épaisseur de vernis différente entre elles. En parallèle, des tests de dégagement des repeints ont été effectués dans les mêmes zones, l’objectif étant de vérifier la solubilité des réintégrations anciennes et la faisabilité d’un allègement satisfaisant.

Une fois le protocole de nettoyage choisi, les tests ont été agrandis de façon progressive à l’ensemble du tableau, s’adaptant lorsque cela sera nécessaire en fonction de la situation rencontrée. Les mastics anciens en bon état de conservation ont été conservés ; en revanche, ceux altérés ont été retirés.

Les lacunes ont ensuite été mastiquées, pour une intégration optimale, les mastics ont fait l’objet d’une stricte imitation de surface de la morphologie de la couche colorée, afin de ne pas créer de distinction visuelle trop importante entre les zones de réintégration et l’œuvre originale. Après un premier vernissage, une réintégration illusionniste a été la plus adaptée.  Un repiquage très précis en glacis a été réalisé, permettant une vibration qui visera à recréer le lien entre les parties présentant un degré d’usure différent.

Une protection finale a été appliquée par pulvérisation.


Durée des travaux : 8 mois
Montant du marché : mécénat de compétence
MaÎtrise d’ouvrage : Musée des beaux-arts de Dunkerque
MaÎtrise d’œuvre : Sina Phan