Traductions en cours

Cathédrale Saint Louis de Versailles

Jean II RESTOUT - L’Adoration des Bergers

1761, Huile sur toile, 570 x 300 cm


Cette œuvre, commandée à l’artiste par la Fabrique de l’église Saint Louis de Versailles, a été exécutée en 1761. Ce grand format s’inscrit dans la campagne de commandes de peinture d’histoire religieuse mise en place à partir de 1735. La toile n’a vraisemblablement pas changé de lieu de conservation depuis son accrochage en 1761.

En avril 2021, le tableau a été déposé (démontage du cadre, désolidarisation de la toile du châssis, mise en caisse), et transporté au sein de nos ateliers.

Après le retrait du papier de protection de la couche picturale, les étapes de la restauration ont pu commencer.

L’œuvre était encrassée, ce qui lui conférait un aspect grisâtre et déséquilibré dans la répartition de la lumière et des teintes. Sous cet encrassement, une épaisse couche de vernis altérait la lisibilité de l’ensemble.

Des tests ont été réalisés afin d’établir la méthodologie la plus adaptée pour définir le protocole de nettoyage. Ces tests ont révélé plusieurs campagnes de repeints provenant de restaurations précédentes. Les repeints les plus récents ont été retirés, n’étant pas en raccord avec l’œuvre originale. Les tests ont ensuite été agrandis étape par étape jusqu’au nettoyage généralisé de la couche picturale.

Suite aux opérations sur la couche picturale, et afin de débuter les opérations sur le support de l’œuvre, la couche picturale a été protégée en appliquant une couche de papier Japon avec une colle naturelle recouverte d’une gaze collée avec une résine synthétique.

La toile de rentoilage a ainsi pu être retirée. Les restes de colle cristallisée de la précédente restauration ont été nettoyés à l’aide de compresses d’Agar-agar à l’eau. Cette opération a permis de repérer les poches de décollement qui se trouvaient entre les gazes de transposition et la couche de préparation de l’œuvre, elles ont créé des zones de soulèvements sur la couche picturale.

Une fois la toile de rentoilage et la colle retirées, les deux toiles de transposition ont elles aussi été retirées afin d’avoir accès à la préparation au revers de la couche picturale. Cette dernière a été consolidée à l’aide d’une résine synthétique.

Enfin, une toile très fine a été appliquée sur le revers de la couche picturale avec une résine synthétique épaissie afin de lui redonner un support.

La toile a été remontée sur un châssis provisoire et les restaurateurs ont pu intervenir sur la couche picturale.

Dans un premier temps, la gaze et le papier Japon, qui protégeaient la couche picturale, ont été délicatement retirés et la peinture a été vernie. Les restaurateurs ont ensuite mastiqué les lacunes de la couche picturale : cette étape consiste à combler la matière manquante à l’aide d’un mastic ou d’un gesso appliqué jusqu’à effleurer la couche picturale, en imitant les empâtements de la matière d’origine.

Enfin, la réintégration a permis à l’œuvre de retrouver son entièreté. Ici, la réintégration choisie est illusionniste. Elle imite à l’identique les couleurs et la transparence de la couche d’origine. Des tests de réintégration ont été réalisés et soumis au comité scientifique, puis, une fois validés, la réintégration a été étendue à l’ensemble de l’œuvre. Une protection finale a ensuite été appliquée par pulvérisation.


Durée des travaux : 10 mois
Montant du marché : 152 320€ HT
MaÎtrise d’ouvrage : Direction régionale des Affaires Culturelles (DRAC) d’Île-de-France
MaÎtrise d’œuvre : Marie-Agnès Férault