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Musée des Beaux-Arts d'Orléans

Felice GIANI - La Providence divine, la Justice et l’Abondance / Apollon confiant le char du soleil à Phaéton

circa 1787, Détrempe sur toile, 61 x 50,5 cm et 57 x 46 cm


Les oeuvres sont effectuées à la détrempe sur une couche de préparation blanche et relativement épaisse qui laisse apparaître les traces de brossage dues à l’application, et texture l’ensemble.

La couche colorée semble relativement fine, appliquée avec un geste rapide, dans l’esprit d’une esquisse. Il semble que la peinture utilisée ait été liquide, avec une faible viscosité. La tempera donne un aspect mat à l’ensemble, les œuvres étant non vernies.

La Providence divine, la Justice et l’Abondance présente une forme octogonale, Apollon confiant le char du soleil à Phaéton présente une forme circulaire. C’est une caractéristique qui évoque une étude préparative pour des décors peints monumentaux.

La couche de préparation blanche était la couche la plus altérée de la couche picturale. En effet, elle était impactée à plusieurs reprises de perte de matière ponctuelle. Des griffures étaient visibles à plusieurs reprises sur la surface des œuvres et certaines, plus profondes que d’autres, avaient provoqué une perte de matière de la couche de préparation. Des coulures étaient également visibles sur la couche picturale dans la partie inférieure. Il s’agit d’une matière fluide, qui semblait être un matériau exogène apporté après la création de l’œuvre.

Les couches colorées sont très fines et laissent apparaître, par endroits, la couche de préparation. Il est probable que la couche colorée, déjà extrêmement fine lors de sa mise en œuvre, ait été usée par frottements.

Les oeuvres étaient dépourvues de vernis, leur surface est mate et était très encrassée, ce qui était particulièrement visible dans les plages claires. L’absence de vernis a probablement favorisé un encrassement généralisé, ce dernier protégeant normalement la couche colorée.

Les œuvres ont toutes les deux étaient restaurées, de nombreuses lacunes ont été retouchées et on notait la présence de très nombreux mastics, souvent débordants. Ces nombreux matériaux exogènes ont vieilli différemment des matériaux originaux et certains repeints étaient chromatiquement discordants. Les mastics débordants présentaient un relief particulièrement important. Ces anciennes interventions rendaient un aspect global hétérogène, ne permettant pas d’apprécier la légèreté de la touche.

Un dépoussiérage minutieux a été effectué sur l’ensemble de la toile et du châssis. Une phase de tests a permis de trouver la solution la plus adaptée à un nettoyage doux et respectueux des matériaux constitutifs. Les tests ont été étendus à l’ensemble des œuvres et le nettoyage a permis d’enlever les particules de crasse adhérentes à la surface de l’œuvre, et d’avoir un meilleur accès aux repeints.

Les lacunes de la couche picturale ont été mastiquées avec un matériau de bouchage vinylique blanc sur lequel la réintégration a pu être apposée. L’intégrité visuelle de l’œuvre a été restituée en retouchant les zones préalablement mastiquées : la solution la plus satisfaisante du point de vue esthétique était une retouche de type illusionniste. L’intégrité visuelle de l’œuvre a été restituée en retouchant les zones préalablement mastiquées : la solution la plus satisfaisante du point de vue esthétique était une retouche de type illusionniste. Un repiquage très précis en glacis légers des lacunes et des usures a été réalisé, permettant une vibration visant à recréer le lien entre les parties présentant un degré d’usure différent. Le résultat se rapproche visuellement de l’effet d’abrasion naturelle et permet d’éviter une sensation de « surface retouchée ».


Durée des travaux : 3 mois
Montant du marché : 3 400€ HT
MaÎtrise d’ouvrage : Musée des Beaux-Arts d’Orléans
MaÎtrise d’œuvre : Olivia Voisin, directrice des musées d’Orléans et conservatrice en chef du patrimoine