Traductions en cours

Musée des Beaux-Arts d'Orléans

Jacques-Charles Bordier Du Bignon - La Mort d’Hyppolite

1814, Huile sur toile, 340 x 395 cm


À son arrivée au sein de l’atelier, l’œuvre était roulée et dépourvue de châssis. Plusieurs clouages successifs étaient observables sur les bords de l’œuvre. Le support était en assez mauvais état de conservation : des ruptures, déchirures et quelques fissures complexes étaient observables.

La couche picturale est exécutée à l’huile sur une préparation claire, probablement de nature huileuse. La couche peinte est exécutée en demi-pâte par des modelés assez fluides. Les vêtements et les carnations sont peints en demi-pâte ponctuée d’empâtements sur les rehauts de lumières, qui donnent des indications de volume.

Une épaisse couche de vernis était visible sous lumière ultraviolette et présentait des zones de chancis avancés, opacifiant entièrement certaines zones de la composition, principalement au niveau du bord dextre.

Les accidents sur la couche picturale étaient très nombreux. De longues fissures lacunaires se développant en arête de poisson étaient observables. Des usures et des lacunes se sont développées sur les bords et principalement en partie inférieure ; ce qui est probablement lié au stockage de l’œuvre. Des frottements importants, qui ont causé des pertes de matière picturale, sont également visibles dans la partie dextre du tableau.

Couche picturale I

Un dépoussiérage minutieux a d’abord été effectué sur l’ensemble de la surface. Plusieurs tests de décrassage ont été réalisés et le vernis a ensuite pu être nettoyé.

Des tests de nettoyage ont été effectués sur plusieurs plages colorées afin de pouvoir apprécier la régularité du nettoyage sur des zones présentant des situations conservatives différentes. Une fois le mélange choisi, les tests ont été élargis à l’ensemble de la toile. Ce nettoyage a rendu leur lisibilité à de nombreux détails, masqués par les chancis ou assourdis par l’encrassement et le jaunissement.

Une couche de vernis a été appliquée sur l’ensemble du tableau, visant à isoler la matière originale.

Support

Les anciennes bandes de tension cousues en périphérie de la toile, devenues obsolètes, ont été coupées. Un mélange de colle et d’eau a ensuite été nébulisé au revers de la toile suivi du passage d’un fer tiède au travers d’un papier ; cette opération a permis de garantir la consolidation et la diminution des déformations.

Un refixage localisé des zones fragilisées peu adhérentes a été mené.

Des bandes de tension ont été posées en périphérie de l’œuvre pour la mise en tension provisoire de la toile, à l’aide d’un système d’élastiques (châssis à ressorts). Ce système a permis d’assurer une tension continue et autorégulée, permettant de résorber les différentes déformations grâce à une nébulisation contrôlée d’eau permettant de redonner une certaine élasticité aux fibres de la toile.

De nouvelles pièces de renfort ont été collées dans les zones de déchirures et en renfort sur la couture. Une toile de doublage synthétique a été tendue sur un bâti de travail en vue du doublage de l’œuvre. La mise en tension de la toile sur le châssis en aluminium conçu sur mesure s’est faite à l’aide de grandes pinces à tendre ainsi que d’agrafeuses électriques.

Couche picturale II

Un mastic a été utilisé pour combler les lacunes de couche picturale. La matière a été structurée avec des spatules et des petites brosses afin d’imiter la surface environnante.

Les usures et les lacunes ont ensuite été reprises par une retouche illusionniste : un repiquage très précis en glacis proche de la tonalité locale, mais plus transparent permet d’obtenir une vibration recréant le lien entre les parties présentant un degré d’usure différent.

Une couche de vernis a été pulvérisée sur l’ensemble de la face une fois la réintégration terminée. Elle a permis d’apporter de la profondeur, du contraste et de la brillance, de protéger la réintégration.


Durée des travaux : 7 mois
Montant du marché : 18 500 € HT
MaÎtrise d’ouvrage : Musée des Beaux-Arts d’Orléans
MaÎtrise d’œuvre : Olivia Voisin, directrice des musées d’Orléans et conservatrice en chef du patrimoine