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Musée du Louvre

Eugène DELACROIX - La Mort de Sardanapale

1827, Huile sur toile, 392 x 496 cm


La Mort de Sardanapale est une œuvre peinte en 1827 par Eugène Delacroix. Cette « peinture littéraire » fut inspirée en grande partie de la tragédie Sardanapalus de Lord Byron. Vivement critiquée lors de sa présentation au Salon Carré du Louvre l’année de sa création, elle ne fut acquise par l’État qu’en 1921. Elle est aujourd’hui considérée comme l’un des manifestes du courant romantique en peinture.

La technique picturale de Delacroix est, comme décrit dans son Journal, complexe et longue. Les zones colorées ont une mise en œuvre variable en fonction de l’effet souhaité : les fonds sont fins et rapidement brossés, les figures sont réalisées avec beaucoup de glacis successifs dilués et transparents, et les rehauts de lumière et de couleur sont exécutés en pâte épaisse non diluées. La palette est extrêmement riche.

La technique picturale employée sur cette œuvre a été découverte grâce au nettoyage des couches non-originales. Elle est composée de :

  • Tons de fond posés localement en fonction de la tonalité à donner à la zone ; les couleurs de tons de fonds sont visibles dans l’ouverture des craquelures prématurées
  • Matière picturale veloutée posée en demi-pâte pour composer les chairs, les tissus, le fond ; les tons sont apposés sur la toile et fondus directement sur celle-ci
  • Empâtements vifs et épais rehaussent les lumières et les détails
  • Glacis transparents bruns et rouges sont présents ponctuellement pour renforcer les zones d’ombre sur les figures et les objets.

De plus, pour moduler davantage les formes et suggérer certains détails, Delacroix a, à la fois utilisé une technique de retrait de matière avec l’embout de son pinceau, et de débordement de matière pour créer des contours en épaisseur en un passage du pinceau.

Un vernis très épais était présent sur l’ensemble de la surface, il apparaissait très chaotique. Des pigments, tels que le bleu et la laque, avaient subi des décolorations. Le vert avait, quant à lui, noirci. Cela était observé très tôt après l’achèvement de l’œuvre. Des griffures, frottements et petits accidents étaient liés à des accidents par la face alors que l’œuvre était tendue sur châssis.

Les repeints, issus de nombreuses campagnes plus ou moins anciennes et plus ou moins documentées, sont en partie à l’origine de l’aspect chaotique de la surface, à cause de leur aspect discordant et débordant.

La couche picturale semblait globalement stable, en revanche l’état de présentation du tableau était très mauvais. Ce sont les interventions de restauration antérieure qui causent le plus de tort à l’œuvre : les interventions successives sur le support, les nettoyages hétérogènes et les revernissages, les régénérations du vernis localisées sont à l’origine de l’état visuel chaotique.

Les principaux facteurs de dégradation pour la conservation de l’œuvre sont donc :

  • Le vieillissement naturel des matériaux utilisés par l’artiste
  • Le vieillissement naturel des couches d’interventions (jaunissement et altération des résines de restauration)

Dans un premier temps, la réalisation d’un nettoyage progressif a permis de préciser les zones sensibles aux solvants et s’assurer de l’état de conservation de la couche picturale. Le nettoyage ainsi réalisé a permis de dévoiler la matière picturale et ses couleurs dans toute sa splendeur. Une fois le nettoyage terminé, les interventions concernant le support ont eu lieu.

Enfin, la réintégration des usures et lacunes a été abordée dans un dernier temps pour harmoniser l’image. La question du repentir et des incrustations a également été traitée lors de cette ultime phase.


Durée des travaux : 
Montant du marché : 
MaÎtrise d’ouvrage : Musée du Louvre  
MaÎtrise d’œuvre :