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Château de Versailles

François de TROY - Elisabeth-Charlotte de Bavière, duchesse d’Orléans, dite la Palatine

circa 1680, Huile sur toile, 177 x 148 cm


Elisabeth-Charlotte de Bavière épousa en 1671 le frère de Louis XIV. Le tableau de François de Troy donne ici une bonne illustration de ce qu’était le « grand habit » de cour.

Le support toile est tendu sur un châssis de restauration en bois en parfait état de conservation. Le support d’origine n’est pas visible par le revers car l’œuvre a fait l’objet d’un rentoilage lors d’une intervention précédente. Plusieurs coutures sont visibles sur l’ensemble de la surface. Elles semblent correspondre à au moins deux interventions d’agrandissement. Le premier agrandissement ne présente pas une différence entre la technique et les matériaux de la partie centrale et des agrandissements. Cette première modification aurait donc pu être réalisée par l’artiste même. Le deuxième présente une nature de la toile et une matière picturale très différentes du reste de l’œuvre. Cet agrandissement a donc été réalisé lors d’une intervention de restauration.

La matière picturale est travaillée en demi-pâte, mise à part pour certains éléments réalisés avec une matière empattée, comme pour les lumières sur les perles ou encore certains détails des vêtements et des fleurs.

L’état de conservation de la couche picturale était structurellement stable, mise à part des légers soulèvements au niveau des coutures des agrandissements. Des morceaux de papier de protection ont été posés précédemment afin d’éviter toute perte de matière.

La problématique principale liée à la couche picturale résidait dans son aspect esthétique chaotique. La présence de plusieurs campagnes de repeints, désormais chromatiquement altérées, était visible à la lumière du jour ainsi que sous ultraviolets. Concentrées principalement au niveau des jonctions des agrandissement, elles étaient très débordantes sur la couche picturale originale.

Le cliché sous ultraviolets nous montre également un nettoyage sélectif ; en effet, un allègement de vernis a été réalisé uniquement sur les parties claires, avant que l’ensemble ne soit reverni. Cette intervention a provoqué la formation d’amas de résine et d’irrégularités dans le film résineux.

Dans un premier temps, le vernis a été décrassé. Ce traitement a permis d’améliorer la lisibilité et l’appréciation de l’œuvre. Des tests de dégagement des repeints ont été effectués parallèlement à l’amincissement du vernis. Une fois le protocole établi, les tests ont été agrandis à l’ensemble de la composition. Cette dérestauration a rendu au tableau une lisibilité de la surface picturale, obstruée par les nombreuses retouches, ainsi qu’aux différents détails de la composition, qui étaient assourdis par le jaunissement. Quelques légers soulèvements de la couche picturale ont été refixés. Après un vernissage intermédiaire, les lacunes ont été comblées et l’intégrité visuelle de l’œuvre a été restituée en retouchant les zones préalablement mastiquées.


Durée des travaux : 7 mois
Montant du marché : 10 243,75€ HT
MaÎtrise d’ouvrage : Château de Versailles
MaÎtrise d’œuvre : Béatrice Sarrazin