Anne Marie Louise d’Orléans, duchesse de Montpensier, dite la Grande Mademoiselle est ici représentée, tenant dans ses mains le portrait de son époux Gaston de France dit Gaston d’Orléans, duc d’Orléans, troisième fils d’Henri IV et de Marie de Médicis. Cette oeuvre fait aujourd’hui l’objet d’un restauration dans notre atelier.
Le support d’origine n’est pas visible par le revers car l’œuvre a fait l’objet d’un rentoilage lors d’une intervention précédente datant du XIXe siècle. En effet, le support a été remanié à plusieurs reprises. Des indices matériels nous permettent d’émettre des hypothèses quant à l’évolution du format. Ces hypothèses sont faites sur la base de l’examen en lumière rasante et grâce à la réflectographie infrarouge. À l’origine, le format était plus petit. Les anciens bords latéraux et supérieur sont identifiables grâce à l’imagerie scientifique. Soit le bord inférieur actuel est le bord original, soit il était plus grand et a été découpé. Dans cette dernière hypothèse, nous pouvons alors imaginer un format « portrait » beaucoup plus vertical. Il n’est pas impossible que la Duchesse fût représentée en pied.
Le changement de format exécuté au XIXe siècle donne au tableau son format actuel. Effectué lors de l’intervention de rentoilage, il s’agit d’un agrandissement des côtés latéraux et supérieur. Ce nouveau format est identique au format du portrait de la Duchesse d’Orléans : il y a donc eu une volonté de faire un pair des deux tableaux, lorsqu’ils ont été transformés en dessus de porte.
L’œuvre présentait des altérations ainsi que des déformations en vagues. Des soulèvements ponctuels au niveau des agrandissements et des coutures ont été temporairement protégés avec des morceaux de papier de protection afin d’éviter toute perte de matière. Le centre de la composition, qui correspond à la toile originale, n’est pas concernée par cette altération.
Un réseau de craquelures d’âge généralisé est visible sur l’ensemble de la surface peinte ainsi que des craquelures en arêtes de poisson, liées à un choc rectiligne ou un frottement, les craquelures en écharpe dans les coins sont liées à la tension de la toile.
L’ensemble du revers a été dépoussiéré, et des tests préliminaires ont été effectués sur la couche picturale afin de définir les possibilités de matériaux utilisables pendant la restauration et de sélectionner un niveau de nettoyage.