La peinture est effectuée à l’huile sur une préparation claire, elle est visible dans les usures de la couche picturale. Une couche d’impression légèrement plus foncée semble avoir été appliquée par-dessus la couche de préparation blanche. Le portrait est peint en demi-pâte et est ponctué de rehauts épais pour suggérer les lumières. La palette est particulièrement restreinte et se compose principalement de terres, de blanc, de noir, ainsi que d’un rouge vermillon pour les lèvres.

Un réseau de craquelure d’âge assez irrégulier parcourt la surface, sans correspondance visible avec le fil du panneau. Nous observons peu d’usures. La surface des points noirs semble exogène plutôt qu’incluse dans la matière originale.

Le vernis de surface possède une fluorescence verdâtre, ce qui signale une résine plutôt naturelle. Il s’agit d’un vernis de restauration oxydé, son apparence est jaunie. Son application est très hétérogène : il semble avoir été nettoyé de manière sélective.

Des repeints situés sous le vernis dans la stratigraphie semblent être présents, ils apparaissent bruns sous UV (pour le fond) ou jaune (pour le visage). En lumière directe, ils apparaissaient mats et discordants.

Enfin, l’œuvre était empoussiérée et encrassée. Sa lecture était donc entravée par l’abondance de matériaux non-originaux et leur mauvais état de conservation, et notamment le vernis de restauration.

Un dépoussiérage minutieux a été effectué sur l’ensemble du panneau. Des tests de nettoyage ont été réalisés et ont permis de sélectionner la polarité du mélange de solvants le plus adéquate, offrant contrôle de l’action et efficacité sur le substrat visé. Les tests ont été étendus à l’ensemble de la composition et a permis le retrait des couches de vernis ainsi que le retrait des repeints. La couleur du fond retrouvée est plus légère, moins « bouchée » et met en valeur le personnage de Catherine de Médicis, notamment sa coiffe dont les transparences ont été révélées après nettoyage. Les micro-lacunes ont été mastiquées et l’intégrité visuelle de l’oeuvre a été restituée grâce à une réintégration illusionniste.

Durée des travaux : 2 mois 
Montant du marché : 3 640€ HT
MaÎtrise d’ouvrage : Musée Condé – Château de Chantilly
MaÎtrise d’œuvre : Mathieu Deldicque, conservateur du patrimoine et directeur du musée Condé