Traductions en cours

Musée Jacquemart-André

Giovanni Paolo dit PANINI - Caprice architectural

circa 1745, Huile sur toile, 187,3 x 97,4 cm


À travers les usures et les zones traitées en réserve de la matière picturale, il est possible d’identifier une préparation claire. La couche picturale, de nature huileuse, est assez fine et appliquée de manière plutôt fluide. Une matière plus épaisse a été utilisée pour les rehauts de lumière, principalement pour les éléments décoratifs architecturaux. La palette du peintre est riche et plutôt vive.

L’observation en lumière rasante a mis en évidence des marques verticales liées au montant central du châssis, qui sont causées par la mauvaise tension de la toile.

L’observation sous rayons ultraviolets nous a permis de mettre en évidence diverses campagnes de réintégration. Elles concernent les petits accidents de surface, les usures et les lacunes de la couche picturale ainsi que des accidents du support. Ils alourdissent considérablement la lecture de l’image et l’appréciation des couleurs et des volumes. Un vernis de restauration était posé sur l’ensemble de l’œuvre ; très oxydé, il était appliqué de manière hétérogène.

L’état de conservation global de l’oeuvre était plutôt bon, bien que sa présentation était médiocre en raison des nombreux matériaux exogènes oxydés et discordants.

Un dépoussiérage et un décrassage ont été réalisés dans un premier temps. Des tests de nettoyage ont été fondamentaux pour la définition du protocole de restauration. Une fois le protocole établi, les tests ont été agrandis à l’ensemble de la composition. Des repeints ponctuels situés dans le ciel ont été purifiés localement au scalpel. Ce nettoyage a rendu leur lisibilité à de nombreux détails, assourdis par l’encrassement et le jaunissement. La tension de la toile a ensuite été ajustées à l’aide de clefs. Cette opération a suffi à retrouver une tension globale satisfaisante. Les lacunes ont été mastiquées et le mastic a fait l’objet d’une stricte imitation de surface de la morphologie de la couche colorée. Les usures et les lacunes ont ensuite été reprises par une retouche illusionniste : un repiquage très précis en glacis proche de la tonalité locale, mais plus transparent, permet d’obtenir une vibration recréant le lien entre les parties présentant un degré d’usure différent. Enfin, une dernière couche de vernis a été appliquée et permet d’apporter de la profondeur, du contraste et de la brillance, de protéger la réintégration et l’oeuvre en général des facteurs de dégradation extérieurs.


Durée des travaux : 3 mois
Montant du marché : 11 825 € HT
MaÎtrise d’ouvrage : Institut de France
MaÎtrise d’œuvre : Pierre Curie