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Collection particulière

MOKE - Bar de jour

1979, Acrylique sur toile , 91,5 cm x 142,5 cm


Initialement, la toile était tendue sur un châssis fixe en bois non chanfreiné à quatre montants avec une traverse centrale verticale. Le support de l’œuvre est une toile très fine en fil de coton de récupération (type sac de farine), tissée serrée en armure toile et agrafée sur les bords du châssis.

La tension de la toile est irrégulière et lâche. C’est l’une des causes de l’apparition de soulèvements. En effet, la fatigue mécanique des matériaux, induite par les vibrations, se traduit par des soulèvements, puis, à terme, des pertes de matière. Ce phénomène est d’autant plus accentué car la toile est non préparée et est montée sur un châssis fixe.

La couche picturale, quant à elle, est peinte directement sur la toile sans préparation. La matière, assez fine, est appliquée principalement par aplats colorés et opaques. L’aspect de surface est hétérogène avec une alternance de zones satinées et mates mais l’aspect général reste mat. Les zones opaques et plus épaisses sont plus brillantes tandis que les zones plus diluées, comme le fond, sont mates. Le tableau n’est pas verni, mais certains éléments de la composition le sont.

La couche picturale est dans un état de conservation moyen, elle présente un défaut d’adhésion et de cohésion entre la peinture et la toile. Des réseaux de craquelures sont visibles localement au niveau des aplats sombres plus épais et opaques. Les soulèvements et griffures ont provoqué de nombreuses pertes de matière et des phénomènes d’écaillage.

On ne perçoit pas de dessin sous-jacent en réflectographie infrarouge. Cependant elle montre quelques repentirs dans la composition notamment l’homme blanc au premier plan qui portait initialement son verre de bière à la bouche. La photographie sous ultraviolet quant à elle, met en évidence la préséance d’attaques microbiologiques sur la toile.

La question de conservation a été au centre de la restauration de cette œuvre. Il a fallu permettre au support de s’auto réguler, stopper la propagation des moisissures, puis de se concentrer sur l’aspect esthétique à traiter.

Afin de réaliser un changement de châssis (auto-tenseur en bois/aluminum), la toile a été déposée et mise en tension grâce à des élastiques sur un bâti temporaire, afin de résorber les déformations et permettre l’opération de consolidation.

Des gels rigides ont été utilisés pour le décrassage. Le revers a été vaporisé de solution d’éconacide afin de traiter les moisissures.

Les lacunes sont comblées par le masticage et une réintégration illusionniste a été effectuée au regard des caractéristiques de l’œuvre et de l’ampleur des lacunes. La réintégration était minimale afin de conserver la légèreté de la matière.


Durée des travaux :
Montant du marché :
MaÎtrise d’ouvrage : collection privée
MaÎtrise d’œuvre :