Ce tableau représente Bacchus qui, cherchant à séduire la nymphe Erigone, prend l’apparence d’une succulente grappe de raisins. On peut également penser que ce tableau représente une allégorie de l’Automne.
Une fois le cadre démonté, il a été possible de constater le format d’origine de l’œuvre : la composition picturale continue sous les angles du cadre.
Grâce à l’imagerie infrarouge, nous pouvons observer une ébauche préparatoire, visible en gris clair sur la photographie. Elle montre des traits nets et discontinus, notamment sur les contours et dans les drapés, s’agissant vraisemblablement d’un dessin à sec réalisé à la pierre noire ou au charbon de bois. La technique d’élaboration est notamment caractérisée par des hachures brèves. Le cliché a révélé une autre composition dans les ajouts de toile dans les angles.
En lumière directe, plusieurs campagnes de réintégration picturale, désormais désaccordées et débordantes, sont identifiées. L’analyse sous lumière ultraviolette a confirmé cette observation.
Les interventions de nettoyage de la couche picturale ont fait au préalable l’objet de tests pour sélectionner la méthode la plus respectueuse de l’œuvre tout en étant efficace sur les matériaux non-originaux. Le nettoyage s’est déroulé selon deux phases, la première a concerné la partie ovale originale. Une seconde phase a consisté en l’enlèvement des repeints dans les angles. Ce nettoyage a mis au jour une composition sous-jacente, indiquant un réemploi des morceaux de toile.
Avant le traitement des lacunes, une première couche de vernis intermédiaire a été appliquée sur l’ensemble du tableau, visant à isoler la matière originale. Les lacunes de la couche picturale ont été mastiquées, l’opération a permis d’obtenir une surface homogène et plane. Après ragréage, la surface du mastic a été travaillée pour obtenir un léger relief imitant la texture du support original, pour une intégration optimale des lacunes.
Une réintégration illusionniste était la plus adaptée. L’intégrité visuelle de l’œuvre a été restituée en retouchant les zones préalablement mastiquées. Un repiquage très précis en glacis légers des lacunes et des usures a été réalisé, permettant une vibration visant à recréer le lien entre les parties présentant un degré d’usure différent.Une protection finale a ensuite été appliquée par vaporisation, il a eu pour but d’homogénéiser l’ensemble et de protéger la couche colorée sur le long terme des facteurs d’altération environnementaux (UV, poussière, pollution…). Il a également permis d’obtenir un degré de brillance cohérent avec les techniques d’exécution des tableaux de cette époque.
Durée des travaux : 4 mois
Montant du marché : 7 250€ HT
MaÎtrise d’ouvrage : Musée des Beaux-Arts d’Orléans
MaÎtrise d’œuvre : Olivia Voisin