Ces deux compositions de dimensions importantes sont les premières du genre dans la carrière de Chardin. La peinture, réalisée avec une technique à l’huile, semble avoir été brossée rapidement et sans beaucoup de reprises. La grande maîtrise technique se manifeste aussi par l’absence quasi totale de craquelures prématurées.
Les altérations majeures de ces œuvres sont de nature superficielle et d’ordre optique (encrassement, jaunissement du vernis oxydé) : elles troublent notablement la lisibilité des tableaux.
Le choix du protocole de nettoyage fait la particularité de cette restauration. Le degré de l’allègement doit être modéré afin d’éviter l’affaiblissement des fragiles glacis bruns de l’arrière-plan. La purification des mastics et des repeints est exécutée à l’aide de moyens chimiques et mécaniques. Deux incrustations de toile ont été réalisées dans les lacunes du support afin d’assurer la continuité de la surface.
La réflectographie IR a permis de détecter un dessin spontané au pinceau, fait avec une substance qui absorbe fortement le rayonnement infrarouge, probablement constituée de pigments riches en carbone, comme le noir de charbon, d’os ou d’ivoire. De nombreux repentirs sont également visibles.
Durée des travaux : 6 mois
Maîtrise d’ouvrage : Musée Jacquemart-André
Maîtrise d’œuvre : Pierre Curie