Ce portrait attribué à Frans Pourbus le Jeune (1569–1622) témoigne avec éclat de la virtuosité technique du peintre flamand, spécialiste des portraits de cour à la fin de la Renaissance. En cours de restauration dans l’atelier d’Arcanes, l’œuvre révèle une conservation remarquable : les carnations ont retrouvé leur douceur lumineuse, les noirs leur profondeur veloutée, et le célèbre col en fraise, chef-d’œuvre de précision, déploie à nouveau toute la finesse de sa dentelle. Cette restitution fidèle met en valeur la minutie de Pourbus, dont la peinture se distingue par un souci extrême du détail, au service d’une représentation hiérarchisée et solennelle de l’aristocratie.

Peintre de Marie de Médicis, les portraits de Pourbus, conçus comme des instruments de communication diplomatique, privilégient la frontalité, la maîtrise formelle et la précision du costume. Chaque élément iconographique – la perle discrète, les bijoux sombres, le vêtement brodé – participe à la construction d’une image noble et maîtrisée.

L’iconographie du tableau suit fidèlement les codes de la représentation féminine de cour : le col de dentelle, imposant et rigide, affirme le statut social tout en encadrant le visage comme une parure sacrée. La coiffure haute et les accessoires discrets complètent cette image de prestige mesuré, typique des milieux princiers.

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